L’haleine du maestral est douce et fraîche
sur le front de la ville
Un kaput vert pour couvrir les épaules de Hvar
Ce manteau de pins
a pour col un fort espagnol
Le prince des pinèdes
laisse vagabonder les effluves
de ses aisselles résineuses
ouvre ses bras velus de voiliers
au vent qui remue les mâts
et laisse couler sur sa poitrine
l’azur de la more
Il patronne le pejsaž
En septembre s’achève le siège du soleil
Du recueil de poèmes de
Svante Svahnström
Hocus Corpus
NB : En croate :
maestral - le vent de l’Adriatique / kaput - manteau
more – mer / pejsaž - paysage
Hvar est une île au large de la ville de Split
(extrait de Hocus Corpus) -
Pour les bourreaux rien n'est définitivement gagné. Par Michel Carles*
Envoyé par Michel le 03/03/2009 à 11:05
Le grand Victor Hugo faisait dire à l'étoile du matin, Stella matutina, ces vers que tu connais et que je me permets de citer encore ici:
O nations! je suis la poésie ardente.
J'ai brillé sur Moïse et j'ai brillé sur Dante.
Le lion océan est amoureux de moi.
J'arrive. Levez-vous, vertu, courage, foi!
Penseurs, esprits, montez sur la tour, sentinelles!
Paupières ouvrez-vous; allumez-vous, prunelles,
Terre émeus le sillon, vie, éveille le bruit,
Debout, vous qui dormez! - car celui qui me suit,
Car celui qui m'envoie en avant la première,
C'est l'ange Liberté, c'est le géant Lumière!
Michel Carles*, POÈTE du MONDE:
http://www.poetasdelmundo.com/verInfo_europa.asp?ID=3948
LA MACHINE A ABRUTIR. Par Michel Carles
Comment ne pas féliciter le professeur Pierre Jourde pour son article intitulé « La machine à abrutir » paru dans le Monde Diplomatique d'août 2008. Tout y est, la description des techniques d'abrutissement utilisées, la pollution mentales qu'elles provoquent, la complicité ou mieux la volonté de l'Etat dans cette entreprise, le bourrage de crâne systématique afin que les citoyens ne soient pas informés mais seulement « divertis », la généralisation de cette bêtise médiatique et enfin la guerre menée contre l'esprit.
Goebbels et son patron Hitler, qui appliquaient leur principe de propagande consistant à répéter 100 fois un mensonge pour qu'il devienne vérité, sont tout à fait dépassés. Les Goebbels d'aujourd'hui, qui foisonnent dans les salles de rédaction et les bureaux de presse des chaînes de télévision, ne cherchent même pas à faire croire de fausses vérités, tout simplement ils font annoner des âneries à longueur de journées. La stratégie utilisée est pire que le mensonge hitlérien: il suffit d'abêtir ou mieux abrutir.
On peut se demander le pourquoi de cet abrutissement généralisé. Quel est le but final poursuivi? Faire du peuple davantage des consommateurs que des citoyens? Oui, cela est sûr, mais l'argument est incomplet. En effet, qui détient la majorité des mass medias? Les oligarques pour sûr. Que cherche l'oligarchie? Le pouvoir. Les oligarques détiennent le pouvoir économique mais ils veulent aussi le pouvoir politique. Rappelons cette phrase de l'un d'entre eux, et pas des moindres:
« Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire ». [David Rockefeller dans Newsweek International du 1er février 1999.]
Pour ce faire, une seule méthode possible: en finir avec la démocratie. Voilà l'ennemi: le pouvoir populaire! Donc la République. Mais la stratégie utilisée jusqu'à ce jour, la dictature, n'est plus possible, le temps des Napoléon, Hitler, Mussolini, Franco, Videla, Pinochet et tous les autres qui ont aussi fait la honte de notre humanité, est maintenant révolu, tout au moins sous nos latitudes. Il fallait donc trouver une autre solution.
Les oligarques ont ainsi dit: pour nous défaire de la démocratie, nous allons la contourner, nous allons la miner tout en faisant croire qu'elle existe. Pour ce faire deux actions:
1.- soumettre les dirigeants politiques,
2.- abêtir les votants.
Nous les très riches avons une arme redoutable: l'argent. Utilisons-la. Achetons les dirigeants politiques et ils nous seront donc soumis .Pour abêtir les citoyens, d'une part il faut moins les instruire, donc rendre difficiles et chères les études, donc privatiser le système éducatif, d'autre part éliminer la culture partout où cela est possible. Pour ce faire achetons toutes ou presque les industries médiatiques, les journaux et périodiques à grand tirage, les radios et les chaînes de télévision, après liquidation de celles du domaine public.
La « machine à abrutir » splendidement décrite dans l'article du Professeur Jourde n'est donc qu'une partie des moyens utilisés par les oligarques afin d'atteindre le but final qui n'est autre que d'en finir avec la démocratie et mettre en place ce gouvernement, mondial ou non, aux mains de l'élite de l'argent.
Notre humanité deviendrait alors ce qu'un certain visionnaire anonyme appelle « le retour au moyen-âge », c'est-à-dire quelques seigneurs, des soldats pour les protéger, des domestiques pour les servir et des serfs taillables et corvéables à merci.
Mais ceci est une autre histoire.
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Interculturalité !
Envoyé par Tao (Chine) le 17/02/2009 à 11:45
Tao
Voulant changer de vie,
Venant de très loin dans le temple tibétain,
Il voit les yeux bridés d'un bouddha souriant
Tenant un beau lingot d'argent dans la main.
Bouddha énorme, affalé sur quelques coussins
Veillant tranquille, entourés par d'autres saints.
Il sent autour le parfum des fleurs
Pénétrant dans son âme, un parfum accrocheur
Qui imprègne les murs et perce son cœur,
Cadeau précieux d'un dieu à un enfant en pleurs.
Il entend semblablement dans un songe éveillant
Quelques sons étouffés, quelques rires lointains,
Un bourdon insistant, des carillons soudain.
Mélange de cultures dont ce Français est imprégné !
Restant pourtant libre de préjugés,
Il reprend son chemin, sans croire ni douter.
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Deux mille neuf
Envoyé par Roland le 12/01/2009 à 11:50
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NOUS ÉTIONS DEUX
Envoyé par André Chedid le 08/01/2009 à 20:43
Nous étions deux
L’un de l’autre cousin
Et l’on s’aimait
Plus que la vie
De l’un de l’autre
On partageait les mots
Nous étions deux
Et l’on s’aimait
On s’égayait de nos partages
On s’amusait
Comme s’amusent les clowns
On se battait
Comme se battent les clowns
Pour tout ou rien
On s’embrassait pour trois fois rien
Aux bords du temps
Nous tremblerons de rester
Sans l’un sans l’autre
Nous étions deux
Et l’on s’aimait.
Andrée Chedid, inédit, tous droits réservés -
La paix et la parole du poète - La Paz y la palabra del poeta. Par Pascal Ferren*
Envoyé par Pascal le 31/12/2008 à 12:40
Une année s'accomplit une fois de plus dans le sang. Dans un sang de pauvres, un sang qui ne vaut pas bien cher, un sang palestinien. Le mal se banalise, on bombarde comme on va au marché. On obéit.
Mais d'oú pourrait sourdre la voix de la terre ? Comment trouver derrière le banal de l'obéissance, la force de la résistance ?
C'est cette force qui fait dire non. Plonger en nous mêmes pour toucher notre lien commun, pour se rappeler l'odeur de l'enfance, et pour voir à la lumière du jour l'absurdité de la guerre.
J'entends déjà protester : “Tait toi donc, maudit poète, poète des ciels d'orages, celui des squelettes décharnés et des pélicans parricides”.
Cette réponse de la tranquillité est le plus grand des scandales. Il est grand temps de penser, de laisser derrière soi les fausses raisons de la prudence. Cette sagesse de la passivité et du bonheur personnel est le siège de toute injustice. Ces mains trop blanches portent le rouge en leur sein. Il suffirait de regarder avec le cœur et d'entrer dans le monde pour lui-même. Pour ce qu'il vaut. Car c'est pour la beauté et l'amour que nous sommes poètes. C'est assis sur l'espérance d'un printemps fleurit que le poète regarde la guerre. Et il n'en rit jamais. Il la combat.
L'appel à la paix n'est pas un pleur, une tristesse. S'il part du cœur il est guidé par l'œil. Allons au delà de l'affect pour y revenir meilleur. Le poète s'engage dans le monde de la pensée. Et il réclame la paix.
Puisque les télévisions du monde entier répètent inlassablement le même venin, les idoles de la croissance infinie, du bonheur matériel et de la peur du voisin. Nous aussi frères poètes devons répéter inlassablement les mêmes appels. Pour cela, en cette fin d'année, appelons une nouvelle fois à la paix. Dénonçons la stupidité du conflit, le travail de désinformation, le formatage des esprits, les intérêts des puissants, et faisons le au nom des rires des enfants, au nom de tout ce que le poète célèbre entre le squelette et le pélican. Nous aimons la vie et souhaitons que tous puisse l'aimer. Cela est notre seul force. Que ceci soit un Dieu, une Terre, un Souffle caché, un Totem, un Esprit, une Valeur, les envies s'en emplissent : la paix ne peut plus être attendue comme un messie. Il faut la conquérir. Mais nous ne possédons pas d'autres forces, pas d'autres armes que l'amour de la vie, alors nous nous battons avec. Nous affrontons les canons de la pointe de la plume.
Mon chant de fin d'année est un appel à l'engagement, à l'engagement du poète. Il faut prendre position. Poète israélien, frère de la Eretz Israel et d'ailleurs, poète arabe, frère de Palestine et d'ailleurs, poète du monde, lève la tête et appelle avec moi. Le garrot ne viendra pas de grandes instances internationales, nous devons le serrer nous mêmes, de notre force, entre nos mains ni blanches ni rouges. Il suffit de changer de regard, de sortir de chez soi, de porter son amour sur l'autre et de parler.