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À propos de la censure chronique.
Envoyé par Etienne le 02/10/2009 à 09:18
Étienne Parize
FRANCE. Que penser de la censure, quand elle s’exerce contre les artistes, quels qu’ils soient ? Comment et sur quels critères juger une œuvre artistique qui dérange ? Je n’ai pas de réponse probante à ce sujet. D’aucuns affirment qu’il faut censurer les œuvres violentes, pornographiques, dégradantes, blessantes. D’autres, bien sûr, prétendent le contraire. Nous sommes bien mal à l’aise pour prendre position car, en vérité, je pense que notre cerveau n’est pas programmé pour censurer quoi que ce soit, et qu’un individu le fait parfois à cause de l’éducation qu’il a subie, de la religion qu’il a embrassée par contrainte ou des positions de son entourage.
« Beaux-Arts magazine » n° 302, d’août 2009, publie une étude sur la censure, images de toute nature à l’appui. Plutôt que de donner mon avis, qui n’intéresse personne – puisque j’hésite beaucoup à prendre parti pour l’un ou l’autre camp, n’ayant pas vocation à juger – je vous propose des réflexions choisies, relevées dans ce numéro. Voici tout d’abord un exemple parmi tant d’autres : lors de la dernière Fiac, des images d’un artiste russe ont été saisies, en France. Elles représentaient l’artiste, Oleg Kulik, nu, en laisse ou aboyant comme un chien. « [Il]est apparu aux yeux de la police comme une menace pour la société », est-il spécifié. L’ironie de l’histoire, précise l’article, c’est que ces mêmes images n’ont pas été saisies en Russie. Cherchez l’erreur !<br>
« […]L’énumération des cas de censure [ou de tentative de censure] en France dans le domaine de l’art contemporain est édifiante. Si le recours à la justice peut être le fait d’une vieille garde réaction-naire, à l’image de la plainte [finalement rejetée] de Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme contre Jeff Koons à Versailles, ou bien l’une des déclinai-sons du tout sécuritaire, il est surtout le résultat catastrophique de l’incompréhension de ce qu’est une œuvre d’art,, de ses moyens et de sa portée… [Judicaël Lavrador, journaliste, « France Abus de pouvoir »] <br>
« L’art et la loi, on le voit, entretiennent encore en France des relations houleuses. En cause proba-blement, la méconnaissance et l’incompréhension chez beaucoup de ce qu’est une œuvre d’art, c’est-à-dire un message et jamais une copie en bonne et due forme. » [Judicaël Lavador, id. que ci-dessus]<br>
« La censure dans la culture a aujourd’hui le visage du juge – on est revenu au temps de Daumier. Le droit, qui était censé protéger la liberté de pensée et d’expression, est aujourd’hui en première ligne de l’oppression. La liberté d’expression est exposée à toutes les poursuites imaginables de la part des différents groupes qui représentent les victimes. Aujourd’hui, Manet serait poursuivi par des associations de prostituées proléta-riennes pour atteinte à l’honneur d’Olympia, et Lewis Carroll serait en prison pour pédophilie. Comme il n’y a pas de liberté de pensée sans liberté de la diffuser, la liberté de pensée est, elle aussi, surveillée : cela s’appelle la correction politique et morale. Allez dire de quiconque qu’il s’est conduit de manière immorale, il vous fera condamner pour diffamation. Aujourd’hui, Léon Bloy ou Alfred Jarry crouleraient sous les procès. Trois raisons à cette situation désespérante : la judiciarisation de la vie sociale [tout doit être décidé par le juge], l’empile-ment des lois de circonstances, la toute-puissance du pouvoir judiciaire qui s’estime compétent en tout et dépositaire du vrai alors que les juges sont seulement des humains comme les autres, avec la même propor-tion parmi eux de sots, d’incompétents et de pervers que dans le reste de la population – sauf que ce sont eux qui jugent et, pire, qui entre eux se jugent [tous excellents, cela va sans dire ! ]. [Yves Michaud, philosophe]<br>
« C’est le propre des censures violentes d’accré-diter les opinions qu’elles attaquent. » [Voltaire, « Poème sur le désastre de Lisbonne », préface, 1756]<br>
« La censure est mon ennemie littéraire, la censure est mon ennemie politique. La censure est de droit improbe, malhonnête et déloyale. J’accuse la censure. » [Victor Hugo, « Correspondance », 1830] <br>
« Il est de l’essence d’un bon livre d’avoir des censeurs ; et la plus grande disgrâce qui puisse arriver à un écrit qu’on met au jour, ce n’est pas que beaucoup de gens en disent du mal, c’est que personne n’en dise rien. » [Nicolas Boileau, « Épître X », préface, 1695] <br>
« La censure est la taxe que paie un homme au public afin de devenir éminent. » [Jonathan Swift, 1706]<br>
« Les lois et les censures compromettent la liberté de pensée bien moins que ne le fait la peur. Toute divergence d’opinion devient suspecte et seuls quelques très rares esprits ne se forcent pas à penser et juger 'comme il faut'. » [André Gide, « Journal 1939-1949 – Souvenirs », octobre 1944]<br>
« Censure : Utile ! on a beau dire. » [Gustave Flaubert « Dictionnaire des idées reçues »]<br>
« Pourvu que je ne parle en mes écrits, ni de l’autorité, ni du culte, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose ; je puis tout imprimer librement, sous l’inspec-tion de deux ou trois censeurs. » [Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais « Le Mariage de Figaro », 1778]<br>
En marge de la censure, mais tout de même dans le dossier la concernant, j’ai relevé ces intéressants mais affligeants constats : « [Des] dispositifs préventifs [on dénombre déjà plusieurs expositions interdites aux mineurs] ont aussi pour effet de modifier le paysage des expositions, déjà largement encombrées de matériels divers de médiation, devenues en quelques années des forêts de signes et de panneaux d’avertissement qui orientent le parcours et la lecture des œuvres. » [Stéphanie Moisdon]<br>
« À 15 ans, on peut avoir des relations sexuelles avec un majeur, mais à 16 ans, on ne peut aller voir un film classé X. » [Emmanuel Pierrat]<br>
Je me suis permis d’être un peu plus long qu’à l’ordinaire afin de donner un assez large éventail des opinions que « Beaux-Arts magazine » nous livre. Cela ne veut pas dire que je sois plus avancé pour autant dans la réflexion que je mène sur les véritables raisons qui poussent les autorités à interdire une œuvre par le biais de la censure. Peut-être est-ce aussi aux artistes de ne pas proposer au public des œuvres insupportables, inutilement et sottement violentes ou pornographiques. <br>Mais, écrivant cela, n’est-ce pas déjà le début d’une censure ? Cruel dilemme !
26-09-2009 – É. P. -
Je crois que si le mot Poète n’existait pas, on dirait Précurseur, et on aurait raison.
Envoyé par Marc le 25/09/2009 à 12:32
Je crois que si le mot Poète n’existait pas, on dirait Précurseur... Par Marc Galan*
"FRANCE: Cher Monsieur ARIAS MANZO, Je vous écris aujourd’hui, suite à notre rencontre au début de la semaine dernière, pour vous dire combien j’ai été heureux de vous rencontrer et d’apprendre de votre bouche combien « POETAS DEL MUNDO prenait de l’importance. Bientôt 6000 auteurs [et ce n’est sûrement pas fini] venus du monde entier, et seulement en quelques années, cela signifie que votre association a encore un formidable potentiel de croissance. Poètes, mais aussi romanciers et écrivains, ont vocation à trouver dans votre association un lieu international d’échange et de culture, qui peut, et doit, rayonner sur tous les continents.
Je me permets de mettre à votre disposition, et à la disposition de ceux qui me liront, quelques réflexions sur la nécessaire expansion de POETAS DEL MUNDO. Je crois en particulier quel’association, de par son extension, devrait bientôt devenir un des grands éditeurs numériques de poésie [et de prose, éventuellement] dans le monde. Etant donné la situation de la poésie, appréciée, mais peu achetée, le fait que les tirages sont peu élevés, et que les amateurs d’une œuvre peuvent habiter à l’autre bout du monde, ne serait-il pas très profitable aux auteurs d’en proposer des versions téléchargeables sur le Net contre rémunération à partager entre eux et POETAS DEL MUNDO en tant que plateforme de diffusion. Les auteurs peuvent même lire leurs textes, si bien que les amateurs ont non seulement un texte, mais aussi une lecture. Celui qui compose à Ushuaia le matin pourra être lu et entendu au Cap Nord le soir. Et si son travail plaît, il pourra être traduit, dans un cadre d’échange ou commercial, si bien qu’en quelques jours, un poète ou un auteur ayant le label « POETAS DEL MUNDO » aura fait le tour du monde.
Peut-être est-ce de l’utopie. Mais je reprendrai alors le titre d’un poème de Delasnieve Daspet : Sao os Poetas, Loucos ? [Sont-ils fous, les Poètes]. Et je dirai que Non, loin de là, ils sont prophétiques, ils voient plus loin que les autres. Dans mon roman « AUBE, la saga de l’Europe, un de mes héros, le prêtre et poète, a pour nom Premenos, l’esprit précurseur...
Je prépare actuellement une démonstration internationale qui prouvera qu’entre le moment où un texte et celui où il circule, traduit dans un bon nombre de langues, dans le monde entier, très peu de temps s’écoule..." -
Interculturalité
Envoyé par Linda le 14/09/2009 à 13:11
"Les maudits Français"
Lynda Lemay
Y parlent avec des mots précis
Puis y prononcent toutes leurs syllabes
À tout bout d'champ, y s'donnent des bis
Y passent leurs grandes journées à table
Y ont des menus qu'on comprend pas
Y boivent du vin comme si c'était d'l'eau
Y mangent du pain pis du foie gras
En trouvant l'moyen d'pas être gros
Y font des manifs aux quart d'heure
À tous les maudits coins d'rue
Tous les taxis ont des chauffeurs
Qui roulent en fous, qui collent au cul
Et quand y parlent de venir chez nous
C'est pour l'hiver ou les indiens
Les longues promenades en Ski-doo
Ou encore en traîneau à chiens
Ils ont des tasses minuscules
Et des immenses cendriers
Y font du vrai café d'adulte
Ils avalent ça en deux gorgées
On trouve leurs gros bergers allemands
Et leurs petits caniches chéris
Sur les planchers des restaurants
Des épiceries, des pharmacies
Y disent qu'y dînent quand y soupent
Et y est deux heures quand y déjeunent
Au petit matin, ça sent l'yaourt
Y connaissent pas les œufs-bacon
En fin d'soirée, c'est plus choucroute
Magret d'canard ou escargots
Tout s'déroule bien jusqu'à c'qu'on goûte
À leur putain de tête de veau
Un bout d'paupière, un bout d'gencive
Un bout d'oreille, un bout d'museau
Pour des papilles gustatives
De Québécois, c'est un peu trop
Puis, y nous prennent pour un martien
Quand on commande un verre de lait
Ou quand on demande : La salle de bain
Est à quelle place, S.V.P ?
Et quand ils arrivent chez nous
Y s'prennent une tuque et un Kanuk
Se mettent à chercher des igloos
Finissent dans une cabane à sucre
Y tombent en amour sur le coup
Avec nos forêts et nos lacs
Et y s'mettent à parler comme nous
Apprennent à dire : Tabarnak
Et bien saoulés au caribou
À la Molson et au gros gin
Y s'extasient sur nos ragoûts
D'pattes de cochon et nos plats d'binnes
Vu qu'on n'a pas d'fromages qui puent
Y s'accommodent d'un vieux cheddar
Et y se plaignent pas trop non plus
De notre petit café bâtard
Quand leur séjour tire à sa fin
Ils ont compris qu'ils ont plus l'droit
De nous appeler les Canadiens
Alors que l'on est Québécois
Y disent au revoir, les yeux tout trempés
L'sirop d'érable plein les bagages
On réalise qu'on leur ressemble
On leur souhaite bon voyage
On est rendu qu'on donne des becs
Comme si on l'avait toujours fait
Y a comme un trou dans le Québec
Quand partent les maudits français
-
J'ai vraiment cru qu'on allait s'en sortir.
J'ai pas menti hier.
J'étais vraiment bien.
Dans tes bras, dans tes yeux.
J'ai aimé me serrer contre toi et te faire rire et rire avec toi.
J'ai même aimé ce soir.
Que tu me voles mon nez et que tu me le rendes.
J'aimerais juste réussir à changer à temps.
Même si je crois qu'il est déjà trop tard.
Tu ne liras jamais jusqu'au bout, de toute manière.
Tu lis toujours en diagonale ou alors tu ne lis jamais, quand c'est moi qui écrit.
Je me faisais une joie de recommencer avec toi.
De repartir sur une nouvelle base.
Oui, j'ai tout fait foiré, comme à chaque fois.
Oui, je fais semblant de croire qu'on est deux coupables.
Tu sais aussi bien que moi que c'est faux.
Je me déteste.
Et cela me fait t'aimer mal. Parce que je ne peux pas croire que tu m'aimes pour ce que je suis.
A mes yeux je ne suis rien.
Alors, je n'imagine même pas exister dans les tiens.
Ce qui importe, ce n'est pas la réalité, c'est comment je la perçois.
Et le problème c'est que je la vois dans un miroir déformant.
J'ai largement dépassé les limites.
Et tu es toujours là.
Mais je sais pertinemment qu'en agissant comme ça, je brise toutes les chances que j'aurai pu avoir avec toi.
C'est plus fort que moi.
Ce n'est pas ce que je veux mais je réagis comme ça.
Je m'en veux, tu sais, même si ça ne se voit pas.
Et même si tu ne le ressens plus ces derniers temps, je continue de t'aimer.
Plus que jamais.
Je continue d'imaginer mon futur,et ma vie avec toi.
Je continue de t'aimer si fort.
Je crois que tu ne pourras jamais le comprendre
Mais j'aimerais tellement réussir à te le faire ressentir ...
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Boite de Pandore !
Envoyé par Bella Clara le 02/07/2009 à 23:03
L’envie me vient de me peindre
De la manière la plus hermétique
Pour voir sur quel point du mystère
Je trouve la raison d’être
Ou peut-être la réponse
A tant d´inquiétudes
Qui envahissent l’âme :
Des dragons en volcans,
Des hyènes en combat,
Des gueules bien affilées de crocodiles
Rongeant des corps humains,
Des vipères en l´air
Et des oiseaux qui serpentent le sol.
Je suis cet animal sauvage
Qui fait de son aliment le fer,
De la faune la démangeaison des entrailles
Et de la flore le coup de griffe
A la conquête des rêves.
Je tiens á me dessiner en huître,
En maison volante.
Je désire ouvrir la boîte de bricolage
Pour laisser dans la vis ou l´écrou
Qui manquent dans mon cerveau,
La lucidité,
Aux instants de la mort,
Dans les bras de Pandore,
Quand l´énigme éclate
Dans des cieux sans lune.
Bella Clara Ventura
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Sacré DARWIN !
Envoyé par Michel le 25/06/2009 à 14:14
Divertido Darwin ! Par Michal Carles*
Sa fameuse théorie de l'évolution vient de nous en faire une bien belle! En effet, notre magnifique Homo sapiens, en continuant son adaptation au milieu, lequel milieu n'est pas toujours de la meilleure qualité, évolue vers une nouvelle division génétique. Celle-ci est particulièrement visible dans l'hémisphère nord de la planète.
La nouvelle branche s'appelle Homo sapiens automobilus. Voyons les caractéristiques de cette nouvelle évolution, cette nouvelle race d' hommes et éventuellement son influence sur la communauté entière et sur la planète elle-même.
Mais avant cela, voyons comment et pourquoi le darwinisme ambiant a pu créer ce nouveau Homo sapiens automobilus. En fait, comme la venue de l'Homo habilis a été inexorable et qu'à son tour celle de l'Homo sapiens le fut aussi, ce dernier, en devenant au cours des temps, de plus en plus attiré par les techniques, les inventions, les outils chaque fois plus complexes, et aussi, il faut bien le dire, de plus en plus paresseux, a donc inventé une Boite-à-roues pour se déplacer d'un point à un autre.
Cette Boite-à-roues est une espèce de machine, laide à l' extrême, puante, dangereuse, bruyante, mais qui a l' avantage, si on peut dire, d'éviter de marcher. L'Homo sapiens automobilus est donc un Homo sapiens qui ne marche pas. Comme il ne marche presque pas, beaucoup d' Homo sapiens automobilus évoluent à leur tour vers une nouvelle branche 'darwinienne' appelée l' Homo sapiens obesus. Celui-ci se distingue par une forme humaine bien différente de celle de nos ancêtres. En effet l'Homo sapiens obesus est caractérisé par une ceinture graisseuse qui le fait parfois plus large que haut qui l' empêche de chasser, même le petit gibier, car il ne peut presque pas courir. La femelle est aussi grosse que le mâle, et on peut s'interroger sur les facultés de reproduction de tels spécimens.
De plus, la Boite-à-roues, surtout dans sa version individuelle, transporte les individus en position assise. A la limite on pourrait en déduire que l'Homo sapiens automobilus est plus un retour en arrière qu'un progrès, surtout si l'on considère que l' Homo sapiens a succédé à l' Homo erectus, lequel comme chacun sait a été un chaînon principal de l'évolution humaine. Je ne veux pas parler ici de la faculté de reproduction exceptionnelle de l'Homo erectus, toutes les femelles humaines en attesteront, sinon de son aptitude à se tenir sur deux pattes au lieu de quatre. En ce sens on pourrait même se demander si un jour nous ne verrons pas apparaître une nouvelle branche que l'on pourrait appeler d' Homo sapiens sentadus, finalement plus proche des hominidés que de l' Homo erectus.
Nous verrons que d'autres branches darwiniennes sont apparues, mais avant cela, examinons quelques unes des particularités de l' Homo sapiens automobilus. La plus importante est de caractère là encore évolutif. En effet, l'Homo sapiens a au cours du temps créé ce que nous appelons les civilisations. Elles ont toutes, quoique parfois différemment, transformé les rapports entre les hommes vers une harmonie, sociable, évoluée, policée. Il est difficile de qualifier l' Homo sapiens automobilus d'être sociable, ou évolué ou même policé. Voici quelques exemples de son comportement que le lecteur comme le narrateur ont pu maintes fois constater.
En effet qui n'a pas vu un Homo sapiens automobilus dans sa Boite-à-roues se comporter comme un sujet antisocial non évolué et non policé ne laissant pas traverser aisément une voie [rue] à un Homo sapiens 'pedibus jambus', ou faisant un bruit insupportable avec un autre outil de sa Boite-à-roues quand la Boite-à-roues qui précède n' avance pas assez vite, ou encore faisant une course idiote et grotesque avec un autre Homo sapiens automobilus dans une Boite-à-roues différente et encore plus laide, ou encore déplaçant sa Boite-à-roues à des vitesses incompatibles avec toute civilité et toute prudence envers d'autres, ou encore faisant des gestes obscènes à d'autres Homo sapiens automobilus, etc, etc? Les exemples foisonnent, ils montrent que l' Homo sapiens automobilus est le fruit d'un retour dans notre évolution, d'une décadence dans l'effort de civilisation de l' Homo sapiens. De plus, curieusement, la femelle de l' Homo sapiens automobilus est souvent encore pire que le mâle car elle est encore moins policée que lui, je ne dirais pas qu'elle est en retard dans le processus évolutif, je crois même qu'elle a devancé le mâle, mais ceci dans la régression évolutive de l' Homo sapiens automobilus.
Je me suis permis de mentionner d'autres branches dans le parcours darwinien de l' Homo sapiens automobilus. En effet, on constate que certains Homo sapiens automobilus évoluent vers deux directions opposées: l'une va dans le sens d'une correction ou d'un rattrapage de la tendance civilisatrice de l' Homo sapiens. Ceux-là ont un comportement bien davantage social, aimable, ne cherchant pas à battre des records de vitesse dans leurs Boite-à-roues, respectant les Homo sapiens pedibus jambus, d'ailleurs utilisant des Boite-à-roues moins affreuses que les autres et qui pourraient à la rigueur être supportables, avec leur ligne filiforme, leur toit de toile amovible, leurs mouvements lents et sinusoïdaux, enfin leur aspect inoffensif. J' appelle ceux-là les Homo sapiens automobilus citronus-deuchus, mais le nom n'est pas scientifique.
L'autre catégorie, est elle la pire des Homo sapiens automobilus, ce sont ceux qui utilisent les Boite-à-roues les plus laides, les plus grandes, les plus puissantes donc les plus mortelles et les plus polluantes. Ceux qui les utilisent sont les Homo sapiens automobilus les moins évolués, les plus agressifs, les moins policés, enfin les pires, je les appelle les Homo sapiens automobilus richus.
Donc en résumé on peut dire que l' Homo sapiens a été aussi victime de sa propre évolution, s'il est certain qu'il a su générer des humains de valeur, des penseurs, des artistes, des hommes de coeur et d'esprit et des êtres civilisés, même modestes, qui font l' honneur de l'espèce humaine, il a aussi été à l'origine des pires d'entre nous. L' Homo sapiens automobilus n'est qu'un exemple, il y en a beaucoup d'autres. Cher lecteur je vous laisse le soin de les identifier et les citer tous, je ne mencionerai que quelques uns de ces spécimens qui régressent dans le processus d'évolution comme l'Homo sapiens portablus, l' Homo sapiens flicus, l' Homo sapiens consomatorus, etc.