Pourquoi tourner ton regard vers l’horizon
Quand la beauté sublime d’une simple goutte d’eau
En fragile équilibre vibrant au moindre souffle
Irradie des myriades de soleils de cristal
Pourquoi détourner ton regard des perles d’émotion
Quand le rose envahit les joues pâles
Et le cœur palpitant soulève les âmes
A la rencontre d’un murmure dans le vent
Pose ton regard sur ses frêles épaules
Transies dans la fraîcheur d’automne
Mets ta main sur sa solitude glacée
Et fleure sa douce présence en silence
Margode
Portable ! Envoyé par Michel le 16/11/2024 à 15:28
Mnémosyne, adieu
(Portable, quand tu nous tiens)
Je tiens là, dans ma main, tous les savoirs du monde.
- Quoi, cet infime objet, tout plat … -
Il n’est pas grand,
Mais me sert clavier, de mémoire et d’écran,
Et je n’ai pas de quiz auquel il ne réponde.
Le Big Bang ? Sirius ? Guignol ? César ? La Fronde ?
L’équation d’Einstein ? Lao Tseu ? Mitterrand ?
Un air de Frantz Schubert ou de Michel Legrand ?
Je parle, et mon désir s’exauce à la seconde.
Ce qu’un livre autrefois m’apportait de clartés,
De trésors lumineux repris et médités,
Telle sage leçon, tel récit, tel poème,
Que je connais par cœur pour les avoir tant lus,
À quoi bon maintenant les recueillir de même ?
Ô Mnémosyne, adieu, tes jours sont révolus.
- Et moi, dit le cerveau, je n’existe donc plus ?
Michel Martinez
J’ai appris … Envoyé par Elif le 16/11/2024 à 16:49
"J'ai appris que l'amour peut arriver par surprise ou mourir en une nuit. Que de grands amis peuvent devenir de parfaits inconnus, et qu'au contraire, un inconnu peut devenir un ami pour la vie. Que le « jamais plus » n'arrive jamais et que » pour toujours » a une fin Que celui qui veut, peut et y arrive. Que celui qui prend des risques ne perd jamais rien, et que celui qui ne risque rien ne gagne jamais rien. Que si on veut voir quelqu'un, il faut aller le chercher, car après c'est trop tard. Qu'avoir mal est inévitable, mais que souffrir est en option, et surtout, j'ai appris que nier les choses les plus évidentes ne sert absolument a rien."
Elif Shafak
Je suis là… Envoyé par Margode le 17/11/2024 à 10:42
Je suis là, devant mon écran vide
Je suis là, devant mon écran vide
Le regard perdu de trop avoir vu
Les étoiles s’éteindre une à une
Et le ciel se noircir faute de lune
Obscure pensée des abyssales différences
Entre la bonté d’une douce mère et les cris du chat egorgé
Entre la mer de corail et le cratère du volcan
Mon âme voyageuse et l’ermite dans sa grotte
Je suis là, regardant ma vie écoulée
Jeunesse de gazelle craintive et ignorante
Des dangers du prédateur affamé
Attrapée dans les filets d’une union précoce
Ombrageuse pensée de ce que le destin réserve,
Contrition des choix dans des volutes de brouillard
Les regrets d’une autre voie plus aérienne
Où l’hymen s’envolerait dans les cieux
Noire est la nuit sans rêves ni désirs
Seule dans les limbes d’un trouble névrotique…
Traverser les champs de fleurs
Jusqu’à la dernière demeure.