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Il était une fois un royaume... à la découvertre des mots.

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Il était une fois un royaume... à la découvertre des mots.
Envoyé par mlb le 24/11/2007 à 13:29 (répondre)

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Il était une fois... le Roi “Pagailloux” qui régnait sur un royaume merveilleux mais étrangement envahi par le désordre et le silence absolu.
Ce lieu (où tout n'était que beauté, pierres précieuses, fleurs aux parfums et aux couleurs indescriptibles, animaux tous plus beaux les uns que les autres...) possédait en effet une particularité : les mots n'existaient pas !

La vie se déroulait sans heurts grâce à la bonté du Roi et de son épouse, la Reine Joliesse, qui était appelée ainsi car aucune femme du royaume ne l'égalait en grâce, en gentillesse, en intelligence. Elle rayonnait et attendait la naissance de ses enfants avec sérénité.

Les jours coulaient, heureux, et son mari lui faisait maints et maints cadeaux pour lui rendre le temps encore plus doux. L'heure si attendue arriva et elle mit au monde des triplés qui virent le jour rapidement car ils étaient très déterminés.
Leur naissance avait été annoncée par une fée et la Reine avait déjà choisi leurs prénoms : “Le, La, Les”.

Le Roi les sacra immédiatement “articles définis”, grande et nouvelle distinction d'Etat pour honorer ses premiers enfants !
Il orna leurs têtes de couronnes en or, couvertes de diamants, d'émeraudes, d'améthystes qui étincelaient magnifiquement !

Le Roi était fier de l'aspect très masculin de son fils “Le”, déjà grand et vigoureux, qui ne ressemblait à personne d'autre avec son caractère bien défini et singulier.

La Reine était heureuse de la féminité naissante de sa fille, au visage tout rond, souriant, d'une beauté qui laissait présager qu'elle deviendrait aussi ravissante que la Souveraine. “La” présentait un aspect bien singulier que personne d'autre n'avait !
En revanche, “Les” ne cachait pas son aspect complètement différent dû à une marque particulière, un “s” que l'on ne savait pas encore être le signe du pluriel. Chose extraordinaire aussi, on remarquait à l'oeil nu son physique autant féminin que masculin !
Une surprise attendait le couple royal car quelques secondes après ces naissances, trois autres petites têtes apparurent !

Surprenant et inattendu, me direz-vous ! Oui, car ces enfants-là n'étaient pas définis (entendez par là qu'ils n'étaient pas attendus !). Ils hésitaient à faire leur entrée dans le royaume. Ils étaient mignons mais paraissaient moins déterminés, moins précis que les autres dans leurs gestes. C'est pourquoi le Roi les prénomma : “Un, Une, Des” et leur donna un titre qu'il inventa sur le champ : "Articles indéfinis”.

“Un”, article indéfini (masculin-singulier), eut pour soeur “Une” (féminin-singulier) et tous deux jouèrent immédiatement avec leur frère ou soeur (???) “Des” qui avait la marque du pluriel (“s”) et le genre masculin ou féminin (?).
Tout cela évidemment se déroula sans aucune parole !

La Reine était radieuse et sa beauté grandit encore et encore tant elle était heureuse de contempler ses six bébés très silencieux !

Le Roi, fier des petits Princes et voulant maintenir les traditions, organisa une immense fête où tout le royaume fut convié !

Des banquets se succédèrent au fil des jours, avec des mets succulents préparés par les meilleurs cuisiniers du royaume ! Quelle merveille de contempler les tables couvertes de viandes en sauces, de rôtis appétissants, de poissons grillés, de fruits aux couleurs flamboyantes, de gâteaux qui faisaient briller les yeux des petits et des grands...

Chacun se laissait porter par ces odeurs plus délicieuses que vous ne pourrez jamais imaginer ! Tout donnait appétit... mais les festins
se déroulaient, bien sûr, sans aucun mot.
La tradition voulait que l'on invitât aussi les deux fées du Royaume qui vivaient dans des châteaux blottis au milieu de forêts où personne n'entrait jamais !

Adorabilix était très belle, portait des vêtements brodés d'or, dessinés par les plus grands couturiers du moment. Son optimisme et sa bonté étaient légendaires : tout le monde savait qu'elle voyait toujours tout en rose. La Reine comptait sur elle pour apporter à ses enfants une multitude de grâces magiques.

La deuxième fée, Vilainix, inspirait la crainte : elle était habillée de noir et, en guise de baguette, elle avait un gros balai entièrement noir lui aussi ! Elle incarnait la méchanceté et ne pensait qu'à faire du mal ! Ses doigts crochus montraient bien qu'elle ne donnait rien, qu'elle ne tendait jamais la main vers les autres pour leur venir en aide.

Adorabilix arriva dans un carrosse recouvert de pierres précieuses et garni de paniers remplis de bonbons, de friandises, de mille et une douceurs pour le régal des enfants. A la vue des bébés, elle eut un beau sourire et félicita les heureux parents par un simple regard. Elle pointa sa baguette magique faite de fils d'argent et d'or sur les princes définis et indéfinis et les dota de très nombreuses qualités : bonté, courage, patience, générosité...

Elle se prit d'intérêt pour le prince “Le” qu'elle mit sous son immense protection ! Pour elle, ce serait le successeur du Roi et elle lui prédit un rôle capital : donner à chacun le moyen de s'exprimer oralement et par écrit, fournir aux sujets du Royaume des outils afin qu'ils puissent communiquer entre eux avec des MOTS !

Puis vint le tour de Vilainix. Dès son arrivée dans un carrosse tapissé de serpents vivants, de plumes d'aigles, de vautours, de crocs de chiens, elle se pencha sur les berceaux des princes articles et remarqua aussitôt “Le”, souriant sans cesse. Elle devina les voeux de la fée Adorabilix et souhaita les annuler.

Avec sa baguette-balai faite de fils d'araignées géantes et noirâtres, elle jeta un mauvais sort à “Le” pour qu'il ne puisse pas accomplir la mission que la gentille fée lui avait confiée.

Ce qu'elle ignorait, c'était qu'Adorabilix, qui connaissait le pouvoir destructeur de sa cousine ennemie, avait déposé sous l'oreiller de “Le” un minuscule éventail rouge qui possédait un pouvoir immense : il suffisait de l'agiter pour que les voeux de son propriétaire soient exaucés.

Elle l'avait prénommé “Linguistix” !

Quelques années passèrent dans la joie, au palais, mais “Le” commençait à trouver le temps long ! Il s'ennuyait dans ce silence qui le rendait triste !

Un jour qu'il était assis au bord d'une rivière, il vit au loin une immense forêt et aperçut un château dont il n'avait jamais entendu parler (Normal, puisqu'il n'y avait pas de mots !).

Soudain, il entendit une chose qui lui était inconnue : une voix !!! Elle provenait du petit éventail rouge qu'il avait toujours sur lui depuis sa naissance !

-Mon ami “Le”, disait-elle, ce que tu ne sais pas, c'est que tes frères, tes soeurs et toi-même, vous êtes le début de ce que chez moi, on appelle les phrases qui servent à communiquer, à se faire comprendre, à expliquer, à demander, à refuser, à accepter, à se dire des choses tendres et j'en passe (et des meilleures !)... Dans ton royaume, tous ces outils si utiles pour s'exprimer ont été faits prisonniers par un homme qui a voulu se venger de ton arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père.

Il les a enfermés dans ce château que tu peux voir et ta mission est de les délivrer pour les présenter au Roi et à la Reine afin qu'ils en fassent bon usage. Tu deviendras alors le maître du Royaume, suivi, tu verras, par un grand nombre d'amis qui te seront fidèles... et ta puissance proviendra de ces phrases que tu auras contribué à faire renaître.”

Le Prince “Le”, loin d'avoir tout compris car il n'avait jamais vu de sa vie fonctionner une phrase et incapable d'émettre un seul mot, partit tout de même vers le château sur son beau cheval, accompagné de son ami “Linguistix”, le minuscule éventail caché sous son habit de satin blanc.

Un quart d'heure plus tard, il se trouva devant une grille et là, impossible d'entrer ! Des pointes, des flèches, des hallebardes, des couteaux tranchants, des épées barraient l'entrée et derrière, des mains s'agitaient, menaçantes, sanglantes, toutes déformées !

“Le” sortit son éventail et s'en servit comme d'une baguette enchantée : miraculeusement, le portail s'ouvrit devant de jolies formes gracieuses qui l'invitaient chaleureusement à entrer, enfin délivrées du mauvais sort lancé par l'ancêtre de Vilainix. Elles apprirent au Prince qu'elles s'appelaient “NOMS”.

Ces créatures si diverses lui expliquèrent que dorénavant, tous les “NOMS” lui seraient fidèles : ils se rallieraient aux autres Princes articles définis et à leurs frères et soeurs, les articles indéfinis, en les suivant constamment.

Le Prince “Le” était ravi et commençait à comprendre que la compagnie de ces noms serait sûrement chose agréable. Ils étaient de genres différents : il y avait là de belles dames très féminines (dames, demoiselles, princesses, vassales...) aux noms variés. Lorsque l'une d'elles serait seule présente, elle accompagnerait les articles “La” ou “Une”.

Suivaient de nombreux autres “NOMS” très masculins qui s'attacheraient fidèlement au Prince article “Le”. Il en choisirait un seul pour lui tenir compagnie et en changerait à son gré. Son frère “Un” ferait de même !

Si deux “NOMS” ou plusieurs autres étaient réunis, ils iraient en promenade dans les phrases et galoperaient derrière l'article défini pluriel “Les” ou son frère indéfini pluriel “Des”.

“Le”, qui trouvait cette aventure exaltante, voulut connaître le propriétaire du château. Un des NOMS expliqua qu'il s'agissait d'un géant très méchant surnommé “Orgueilloux”.
Vous devinez son principal défaut !

L'éventail eut une idée et il demanda au Prince de le conduire auprès du géant. Arrivé devant cet homme immensément grand et laid, “Le” ne put que frémir car la méchanceté de cet être égalait sa taille. N'ayant pu agiter son éventail magique à temps, il fut fait prisonnier !

“Linguistix”, rouge de colère à ce moment-là, posa une question au géant.
-Que savez-vous faire, grand Seigneur ?
-TOUT, répondit le géant. Je sais tout faire ! Je suis très doué.
- Je ne vous crois pas, dit l'éventail.
- Si je t'attrape, tu verras si je ne sais pas te corriger, impertinent !
-Savez-vous vous transformer en courant d'air ?
-Bien sûr, c'est très simple. Regarde !

Deux secondes après, “Orgueilloux” se transforma en courant d'air et Linguistix lui dit :

“Bravo... mais votre prétention vous a perdu ! Vous êtes maintenant sous mon pouvoir car je suis un éventail qui règne sur tous les airs puisque je peux en fournir à mes amis. Vous êtes air et vous resterez air toute votre vie ! Vous brasserez du vent éternellement !!! Vous êtes et serez un simple courant d'air !!!”

Le petit éventail rouge libéra le Prince “Le” qui courut déverrouiller toutes les portes des cachots.

Les pronoms démonstratifs (celui, celle, ceux, celles...), possessifs (le mien, le tien, le sien, le nôtre, le vôtre, le leur, les miens, les tiens...), personnels (je, tu, il..., le, la, les, lui, leur, y, en), relatifs (qui, que, dont, où...), indéfinis (on, quelqu'un, personne...), les adjectifs démonstratifs (ce, cet, cette, ces...), possessifs (mon, ton, son, notre, votre, leur, leurs), qualificatifs (beau, sage, vif...), les prépositions (à, de, par, pour...), les verbes (chanter, rire...), les adverbes (vivement, légèrement...), les conjonctions de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car), de subordination (après que, lorsque, avant que...), les négations (ne pas, ni...ni, ne plus...) sans oublier les signes de ponctuation... se précipitèrent dans la cour pour respirer l'air pur dont ils avaient été privés mais tous évitèrent comme la peste le géant devenu courant d'air !!!

Le Prince était heureux de les contempler et il décida de les ramener immédiatement dans le Royaume de ses parents pour les leur présenter et créer les phrases. Avant de cheminer vers son château, il définit un ordre à respecter sauf dans certaines situations qu'il dévoilerait plus tard.
“Le” serait le chef de file (Normal pour un Prince !). Lorsqu'il serait fatigué, la troupe des adjectifs démonstratifs, possessifs, indéfinis le remplacerait. Puis viendrait le bataillon des noms (“Le” ignorait alors que le tout serait appelé plus tard SUJET).
La foule des adjectifs qualificatifs encadrerait ces noms.
Les trois groupes de verbes suivraient, accompagnés parfois d'adverbes et de compléments variés...

Le Prince possédait, contrairement à son père, le sens de l'ordre. Dorénavant, dans le royaume, on pourrait à l'infini (tout en s'amusant) créer des phrases comme :
Le Prince part.
Le Prince conduit sa troupe.
Le Prince conduit intelligemment sa troupe.
Le gentil Prince conduit intelligemment sa troupe avec Linguistix.
Le gentil Prince, souriant, conduit intelligemment sa troupe avec Linguistix, très fidèle.
Il conduit intelligemment sa troupe avec Linguistix, très fidèle, et tous admirent les beaux paysages.

... et d'autres phrases tellement nombreuses que nous en parlerons une autre fois !!! On pouvait jouer avec tous ces outils grammaticaux qui avaient un caractère d'or et faisaient alliance sans se faire prier !

“Le” comprit qu'il aurait besoin d'aide pour communiquer avec ses nouveaux amis qu'il venait juste de découvrir. Il lui fallait un allié malin, intelligent qui connaissait cette langue depuis longtemps.

Il regarda “Linguistix”, son valeureux éventail aux pouvoirs magiques, et il l'entendit dire :
-Notre voyage va s'achever dans ton Royaume. Je vais te demander un service : Brise-moi ! Ecrase-moi sous tes pieds de Prince !
“Le” refusa de faire du mal à son ami qui l'avait aidé.
-Tu dois le faire si tu as de l'affection pour moi ! Je t'en prie ! Il le faut si tu veux que je sois heureux !

“Le” obéit par affection pour “Linguistix” (mais à contre-coeur) et quelle fut sa joie de voir cet éventail se transformer en une jeune fille splendide aux yeux verts ! Sa beauté dépassait mille fois celle de la Reine “Joliesse” !
Ses cheveux formaient une traîne et entouraient son visage si pur, si doux ! Il tomba amoureux dès cet instant et avoua sa flamme à sa belle, nommée “Mariannam”.

Elle était heureuse car elle aimait le Prince en secret depuis toujours !

Imaginez le bonheur du Roi à l'arrivée de son fils et soyez sûr de son étonnement (et de sa curiosité !) à la vue de cette troupe de mots si bavards suivant le Prince. Il fut charmé par la bonne humeur que tous dégageaient et voulut lui aussi apprendre à les connaître.

La beauté et la douceur de Mariannam touchèrent l'âme de la Reine et celle du Souverain qui céda immédiatement sa couronne à son fils en reconnaissance de son courage.
Les noces de “Le” et de Mariannam durèrent des jours et des jours mais moins que leur amour qui fut éternel.

Mariannam eut à coeur d'enseigner les différentes fonctions des ex-prisonniers du géant, le plaisir de former les phrases, d'employer les adjectifs, les pronoms, les verbes... tous ces outils grammaticaux si amicaux.

Le Roi “Le” était doué : il apprit très vite...

Son règne se déroula dans le bonheur le plus absolu, en compagnie des MOTS, et dans le doux bruit des conversations qui allaient bon train. Tous les habitants qui VIVAIENT sous le regard amoureux de leur Roi et de Mariannam proclamaient en choeur :

"LE aime Mariannam"
Sujet + Verbe+Complément


... La suite dans quelques siècles !!!

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