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» La chute de l’empire !

A des échelles que les Romains n’auraient pas été capables de comprendre voire d’imaginer – du microscopique au global – la chute de l’Empire a été le triomphe de la nature sur les ambitions humaines. Le destin de Rome a eu pour acteurs les empereurs et les Barbares, les sénateurs et les généraux, les soldats et les esclaves. Mais il a été également décidé par les bactéries et les virus, les volcans et les cycles solaires. C’est seulement depuis quelques années que nous disposons des outils scientifiques qui permettent de saisir, même si c’est souvent encore de manière fugitive, le grand drame des changements environnementaux dont les Romains ignoraient l’œuvre..." Kyle Harper, "Comment l'Empire romain s'est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome"
La chute de l’Empire romain est un thème classique. On pourrait même dire une obsession. Et pendant plusieurs décennies, nous avons vécu avec cette idée : les invasions barbares et les complications politiques intérieures sont la cause du déclin de la superpuissance romaine.

L'historien Kyle Harper propose une autre hypothèse. Une explication qui doit au rayonnement solaire, aux microbes, aux éruptions volcaniques, et aux variations climatiques.
Dans un livre unanimement salué, il a dressé une histoire climatique de la chute de l’Empire. Un exercice permis par les avancées technologiques. Carottes glaciaires et cernes d’arbres sont autant “d’archives naturelles” selon ses propres mots, des nouvelles données qu’on peut croiser aux récits.

Évidemment, cette histoire de la chute d’une superpuissance à cause des aléas climatiques, qui offre à un petit âge glaciaire et à des pandémies des rôles prépondérants, résonne avec notre époque et nos inquiétudes contemporaines, du réchauffement climatique aux épidémies de Sida ou de Covid. Mais ces travaux et ces approches “écologiques” de l’histoire, qui expliquent même des phénomènes culturels, ainsi du culte d’Apollon revigoré à cause de la peste antonine, font aussi l’objet de débats dans la communauté scientifique.
Harper est un représentant d’un courant important qui trace son sillon dans la matière histoire. C’est pour cela qu’il a été invité à donné une leçon au Collège de France et à y occuper une chaire, et c’est pour cela que nous l’invitons.
Soleil bleu
Au VIe siècle, Cassiodore écrit que l'on observait un soleil de couleur bleue. Procope de Césarée dit que cela ressemblait au soleil lors d'une éclipse. Alors quels sont les effets du soleil sur la chute de Rome ? "Cet exemple est profondément intéressant pour l'histoire du climat. Pendant des décennies, n'ont pas pris très au sérieux ces récits écrits que le soleil semblait plus faible. Ce sont des scientifiques de la NASA qui ont mis les pièces du puzzle ensemble et ont pris au sérieux ces témoignages humains. Au cours des dernières décennies, on en a appris beaucoup plus sur cet épisode, déclenché par des éruptions volcaniques. Ce que l'on ne savait pas, c'est qu'il y a eu deux grosses éruptions volcaniques. Les éruptions sont des mécanismes extrêmement puissants pour refroidir. Quand on change le système d'un ou deux degrés, En une très courte période de temps, les conséquences sont très imprévisibles. Et dans ce cas, les épisodes climatiques eux-mêmes ont été un problème immense pour les sociétés. Les récoltes n'ont pas été bonnes, les sociétés ont souffert, et en quelques années, simplement deux à trois années, une énorme pandémie s'est développée. Et nous savons que ces événements, cet épisode climatique, et cette pandémie sont profondément liées. Et les conséquences se sont entremêlées les unes aux autres. Et finalement, c'était probablement la plus grande crise jamais rencontrée par l'Empire romain. Et en replaçant les pièces ensemble, et en comprenant l'environnement comme étant un énorme facteur dans les sociétés humaines, c'est ce à quoi nous sommes arrivés."
Archives naturelles
Dans cette leçon qu'il a donnée au Collège de France, Harper explique qu'en général, les historiens effectuent leurs recherches dans les chroniques, les lettres, les documents et les inscriptions. C'est-à-dire les archives laissées par les êtres humains. Aujourd'hui, nous pouvons lire l'histoire dans la glace, le bois, la pierre et les couches de sédiments. Pourquoi peut-on les lire maintenant uniquement ? "L'ironie, c'est que la motivation pour cette énorme recherche en climatologie, c'est la crise causée par les hommes. Le système climatique change en partie de façon naturelle et nous n'avons que des rapports mesurés que depuis quelques centaines d'années. Les thermomètres ont été inventés au XVIIe siècle seulement. Donc, comment connaissons-nous, comment connaître l'histoire du climat sans observation directe ? Eh bien, il faut observer les archives naturelles, les preuves indirectes. C'est l'histoire de la Terre qui peut être reconstruite à partir de données qui sont cachées dans les couches glaciaires, comme dans les calottes polaires au Groenland, dans les arbres, qui sont vraiment des archives extraordinaires, ce que l'on retrouve dans les minéraux, les accrétions minérales dans les grottes."
Mêler les histoires
Est-ce qu'il n'existe pas néanmoins un risque inhérent à la démarche de Kyle Harper, le risque du déterminisme, c'est-à-dire de penser que tout événement climatique a sur l'histoire des hommes, sur le destin de l'humanité, un impact absolument majeur et unique ? "En tant qu'historien, on doit toujours rester sur nos gardes contre le déterminisme environnemental. Mais il faut être sur nos gardes aussi contre la minimisation de ces facteurs environnementaux. Je pense que le défi pour les historiens est d'intégrer les facteurs humains avec les facteurs environnementaux. Le changement climatique n'a pas causé la chute de l'Empire romain. Mais le changement climatique a stressé ces sociétés de façon active. Avec les choix humains, les facteurs humains, les systèmes politiques, fiscaux, et le jeu entre ces systèmes, voilà ce qui fait l'histoire."
Peste antonine et changements politiques
Le climat semble d'abord avoir été largement favorable à l'Empire. On parle d'optimum climatique romain. "Ce ne sont pas des historiens romains qui ont inventé ce terme. C'est la paléoclimatologie. Ce sont les scientifiques du système terrestre qui ont reconnu qu'au cours des derniers siècles avant le Christ, jusqu'à le deuxième siècle de l'ère chrétienne, il y avait une phase exceptionnellement stable où l'énergie solaire était élevée et constante. Cela apparaît comme une des phases les plus stables de l'Holocène." Puis on distingue plusieurs phases dans l'effondrement de l'empire. La première, c'est peut-être celle qui se déplie sous le règne de Marc-Aurèle, qui signale les premières grandes difficultés de l'Empire. La période de la peste antonine. "C'est le premier exemple que nous avons d'un lien évident entre un moment de changement climatique et l'éruption d'une pandémie. Un épisode d'une maladie infectieuse à très grande échelle. Une peste énorme s'est déclenchée, avec une très forte mortalité. C'est un événement qui est très intéressant pour les historiens, mais on ne sait toujours pas ce qui l'a causé. C'est un des mystères intéressants qu'on essaye toujours de résoudre. Mais on a vu qu'elle était très étendue cette pandémie et qu'elle a profondément ébranlé cette société et qu'elle a causé, créé une nouvelle période de l'histoire romaine." Comment est-ce que, s'agissant de la peste antonine, les institutions romaines ont-elles réagi ? "Le système romain a survécu à ces crises. L'empire romain ne s'effondre pas. Il a continué au second siècle. Il y a une redistribution du pouvoir, qui montre la responsabilisation de l'armée romaine. Très rapidement, ils ont vraiment un pouvoir plus important et jouent un rôle plus important dans la sélection des empereurs, le choix des empereurs. L'Empire devient encore plus inclusif. La poigne qu'avait une petite élite italienne s'ouvre, l'Empire est de plus en plus gouverné depuis certaines provinces. Et ce nouveau système a été mis en place par le choc."
Sources : Collège de France .




Article proposé par L'équipe Concordance le 08/02/2024 (lu 101 - catégorie : ) - Imprimer cet article

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